1. Pourquoi le scan 3D est devenu incontournable dans le bâtiment et l’architecture

1.1. Une capture exhaustive et millimétrique de l’existant

Le scan 3D laser terrestre (TLS), les scanners mobiles ou les technologies SLAM permettent de capter l’ensemble d’un bâtiment avec une précision de l’ordre de quelques millimètres. Chaque position de scanner enregistre des millions de points par seconde, décrivant la géométrie des structures porteuses, cloisons, réseaux apparents, escaliers, façades, charpentes, voûtes, etc.

Là où un relevé classique s’appuie sur des mesures ponctuelles, le scan 3D produit un nuage de points complet à 360°, dans lequel il est possible de reprendre des cotes à posteriori, de vérifier des tolérances ou de simuler des scénarios d’implantation sans retourner sur site.

1.2. Un levier de productivité pour les équipes d’architecture et de maîtrise d’œuvre

En phase de relevé, un projet de 1 000 m² peut être entièrement numérisé en quelques heures là où plusieurs jours de métrés manuels étaient autrefois nécessaires. Les bénéfices sont immédiats :

• réduction du temps de présence sur site ;
• limitation des interventions en horaires contraints ou milieux occupés ;
• diminution des retours terrain pour « compléter des cotes » ;
• capacité à lancer la modélisation BIM dès la réception du nuage de points.

Pour l’architecte comme pour le bureau d’études, le scan 3D permet de consacrer plus de temps à la conception et à la coordination technique, moins aux tâches répétitives de relevé.

1.3. Une base solide pour la maquette BIM et le jumeau numérique

Le nuage de points issu du scan 3D est le socle géométrique de toute démarche Scan to BIM. Il sert à reconstruire une maquette BIM fidèle à la réalité, avec différents niveaux de détail (LOD) :

• LOD 200–300 : volumes, structures principales, enveloppe, façades, niveaux, gaines techniques ;
• LOD 350–400 : modélisation détaillée des éléments architecturaux et techniques (cloisons, menuiseries, garde-corps, réseaux, appareils, équipements spécifiques).

Cette maquette BIM peut ensuite être utilisée pour :

• les études de rénovation énergétique (RE2020, simulations thermiques) ;
• la coordination technique et la synthèse 3D ;
• les phases de chantier (phasing, clash detection, suivi d’avancement) ;
• la mise en place d’un jumeau numérique exploitable dans des solutions comme la plateforme collaborative United3D.

1.4. Réduction des risques et amélioration de la sécurité

Le scan 3D permet de limiter l’exposition des équipes à des environnements à risques (hauteurs, zones confinées, sites industriels sensibles, bâtiments dégradés). Les techniciens réalisent un nombre réduit de passages sur site, puis travaillent à distance, dans des outils numériques sûrs et contrôlés.

Moins d’interventions sur site signifie également moins de risque de perturbation des occupants (bâtiments tertiaires occupés, sites hospitaliers, établissements scolaires, etc.) et une meilleure acceptabilité du projet par les utilisateurs finaux.

1.5. Une meilleure compréhension spatiale pour tous les acteurs du projet

Au-delà du nuage de points, les solutions de visite virtuelle 3D et de visualisation web permettent de partager une vue commune du bâtiment avec l’ensemble des parties prenantes : architectes, MOA, AMO, entreprises, exploitants, maintenance.

Intégrées à des plateformes comme United3D, ces visites virtuelles et jumeaux numériques deviennent un véritable outil de pilotage du projet, depuis les études jusqu’à l’exploitation du bâtiment.

2. Scan 3D et BIM : différences de maturité entre les régions françaises

Si les principes du scan 3D bâtiment sont identiques partout en France, les contextes régionaux influencent fortement la nature des projets, le niveau d’exigence et la maturité BIM. Voici un panorama des tendances observées dans les principales régions.

2.1. Île-de-France : le moteur national du BIM et du jumeau numérique

L’Île-de-France concentre une part majeure des grands projets tertiaires, des ouvrages publics et des réhabilitations de patrimoine exceptionnel. Les maîtres d’ouvrage et les grands cabinets d’architecture y sont souvent précurseurs en matière de BIM.

• Forte demande en Scan to BIM pour IGH, immeubles de bureaux, gares, équipements culturels ;
• Usage avancé des outils collaboratifs et des jumeaux numériques pour la gestion patrimoniale ;
• Niveau d’exigence élevé sur la structuration des données BIM (nomenclatures, propriétés, classification, IFC).

Le scan 3D y est considéré comme un standard pour les projets de rénovation d’envergure, notamment lorsque les plans d’origine sont obsolètes ou incomplets.

2.2. Auvergne-Rhône-Alpes : une région très technique portée par l’industrie

En Auvergne-Rhône-Alpes, le scan 3D est fortement tiré par le secteur industriel et les grandes infrastructures (énergie, transport, sites de production). Dans ce contexte, la précision et la maîtrise des tolérances sont essentielles.

• Relevés 3D de bâtiments industriels, halls de production, ateliers, centrales ;
• Scan to BIM pour coordonner des réseaux complexes (tuyauteries, câbles, gaines) dans des bâtiments existants ;
• Exigences accrues en matière de sécurité et de confidentialité.

Le dialogue entre architecture, structure et process industriels rend le scan 3D particulièrement précieux pour éviter les erreurs de collision et optimiser les phasages de travaux.

2.3. Nouvelle-Aquitaine : patrimoine historique, tertiaire et sites industriels

En Nouvelle-Aquitaine, le marché du scan 3D est très équilibré entre plusieurs typologies :

• Patrimoine bâti (centres historiques, bâtiments en pierre, monuments classés) ;
• Immobilier tertiaire (bureaux, établissements de santé, enseignement) ;
• Sites industriels et infrastructures.

Cette diversité nécessite une capacité à adapter les protocoles de relevé (densité de points, angles de vue, positions de scanner) et les niveaux de détail BIM en fonction des usages finaux (architecture, diagnostic structurel, AMO, exploitation).

2.4. Occitanie : entre patrimoine et pôles aéronautiques

L’Occitanie combine un patrimoine architectural riche (Toulouse, Montpellier, Nîmes, Carcassonne) et des sites industriels stratégiques, notamment dans l’aéronautique. Les projets de scan 3D y couvrent à la fois :

• des bâtiments anciens nécessitant une documentation précise avant intervention ;
• des bâtiments techniques à forte contrainte dimensionnelle ;
• des projets BIM visant à optimiser les phases de construction et de maintenance.

2.5. PACA : patrimoine, hôtels et immobilier de prestige

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le scan 3D est très sollicité pour :

• des opérations sur des bâtiments patrimoniaux (centres anciens, monuments historiques) ;
• des rénovations d’hôtels et de résidences haut de gamme ;
• des villas avec fortes contraintes de vues et d’intégration paysagère.

Les visites virtuelles 3D et maquettes BIM deviennent un support de communication et de validation architecturale, en plus de leur rôle purement technique.

2.6. Hauts-de-France, Grand Est, Bretagne, Normandie : entre logistique, industrie et infrastructures

Dans ces régions, le scan 3D est notamment utilisé pour :

• des plateformes logistiques, entrepôts, centres de distribution ;
• des usines agroalimentaires ou industrielles ;
• des sites portuaires et, en Normandie, des installations liées au nucléaire.

La maturité BIM peut être plus hétérogène mais la demande en relevés 3D fiables progresse rapidement, en particulier pour la rénovation d’installations existantes et la mise à niveau des infrastructures.

2.7. Comparatif synthétique de maturité régionale

Région	Maturité BIM	Demande scan 3D	Secteurs moteurs
Île-de-France	★★★★★	★★★★★	Tertiaire, grands équipements, patrimoine
Auvergne-Rhône-Alpes	★★★★☆	★★★★★	Industrie, énergie, infrastructures
Nouvelle-Aquitaine	★★★★☆	★★★★☆	Patrimoine, tertiaire, industrie
Occitanie	★★★★☆	★★★★☆	Aéronautique, patrimoine, équipements
PACA	★★★☆☆	★★★★☆	Patrimoine, hôtellerie, immobilier de prestige
Hauts-de-France / Grand Est	★★★☆☆	★★★☆☆	Logistique, agro, industrie
Bretagne / Normandie	★★☆☆☆	★★★★☆	Portuaire, naval, nucléaire

3. Comment se déroule une mission de scan 3D bâtiment & Scan to BIM ?

S3D Engineering intervient comme partenaire technique auprès des architectes, bureaux d’études, industriels et collectivités, depuis la définition du besoin jusqu’à la livraison des maquettes BIM et des visites 3D. Le processus type se décompose en plusieurs phases.

3.1. Analyse du besoin et cadrage du niveau de détail

Tout commence par une phase d’échange :

• compréhension du projet (rénovation, extension, changement d’usage, mise aux normes) ;
• identification des zones à scanner (intérieur, façades, toitures, locaux techniques) ;
• définition du niveau de détail BIM attendu (LOD, familles d’objets, formats livrables) ;
• prise en compte des contraintes d’accès, de planning et de sécurité.

3.2. Relevé 3D sur site par scanner laser et solutions complémentaires

Les équipes se rendent sur site avec les équipements adaptés (scanners laser terrestres, scanners mobiles, drone pour la toiture si besoin). Les stations de scan sont positionnées de manière à garantir une couverture complète et une densité suffisante dans les zones critiques (nœuds de réseaux, zones techniques, détails architecturaux).

L’objectif est de concilier un temps d’intervention optimisé avec un niveau de précision aligné sur la future maquette BIM.

3.3. Enregistrement, nettoyage et structuration du nuage de points

De retour au bureau d’études, les différentes positions de scan sont enregistrées dans un référentiel cohérent, puis le nuage de points est nettoyé (bruits, doublons, éléments non pertinents). Le résultat est un nuage de points haute qualité, géoréférencé si nécessaire, prêt à être utilisé dans les logiciels de modélisation.

3.4. Modélisation BIM et production des livrables

À partir du nuage de points, S3D Engineering modélise les éléments architecturaux et techniques conformément au cahier des charges :

• création d’une maquette BIM (Revit, Archicad, etc.) ;
• génération de plans 2D (plans de niveaux, coupes, façades, détails) ;
• mise à disposition de visites virtuelles et d’un jumeau numérique sur la plateforme collaborative United3D.

Ces livrables sont ensuite utilisés par les architectes, ingénieurs et maîtrises d’ouvrage pour toutes les phases du projet.

3.5. Exploitation, maintenance et accompagnement long terme

Dans une logique de gestion de patrimoine, la maquette BIM et le jumeau numérique peuvent être maintenus à jour au fil des travaux, permettant aux exploitants de disposer d’une représentation fidèle de leur parc immobilier. S3D Engineering peut intervenir pour des campagnes de rescan ciblées ou des mises à jour de maquettes.

4. Questions fréquentes sur le scan 3D bâtiment et l’architecture