Découvrez IFC 5 : évolutions vs IFC 4, modularité, actifs, QA/QC et méthode pour livrer un IFC exploitable (DOE, FM, jumeau numérique)
IFC 5 désigne la prochaine génération du standard IFC visant à mieux structurer le BIM orienté exploitation : modèles plus modulaires, information plus sémantique, meilleure gestion des actifs, des états (as-designed / as-built / as-maintained) et une ouverture renforcée vers les systèmes métiers (GMAO, SIG, jumeau numérique).
Sommaire
- Pourquoi IFC 5 : enjeux et limites d’IFC 4.x
- Ce que change IFC 5 : données, modularité, actifs, temporalité
- Workflow IFC 5 : produire un livrable exploitable (méthode)
- IFC 5 & Scan to BIM : la meilleure stratégie “as-built”
- QA/QC : contrôle qualité, clash, traçabilité & ISO 19650
- People Also Ask : questions Google + réponses
- FAQ technique (Schema.org)
1) Pourquoi IFC 5 ? Les enjeux réels derrière la “prochaine génération” d’IFC
Depuis IFC 2x3 puis IFC 4.x, le standard a largement prouvé sa valeur pour la coordination, la validation et l’archivage des maquettes. Mais sur le terrain — réhabilitation, industrie, exploitation — les équipes se heurtent souvent aux mêmes limites : trop de géométrie, pas assez d’information opérationnelle, et une difficulté à faire vivre le BIM au-delà du projet.
- Fichiers lourds : géométrie très détaillée, redondante, parfois inutilisable en exploitation.
- Propriétés hétérogènes : Psets non harmonisés → données difficiles à comparer et à automatiser.
- Peu de “cycle de vie” : la gestion de l’as-maintained et de l’historique reste complexe.
- Intégration faible des systèmes : GMAO, SIG, IoT, supervision.
- Modularité : des sous-modèles plus lisibles, orientés métiers.
- Actifs : meilleure gestion des équipements, identifiants, statuts, criticité.
- Temporalité : états multiples et traçabilité renforcée.
- Interopérabilité : data-centric, plus exploitable par API et par automatisation.
En clair : IFC 5 vise à rapprocher le BIM du “système d’information de l’actif”. Le BIM n’est plus seulement une maquette 3D, mais un référentiel structuré pour piloter la conformité, l’exploitation, la maintenance, et les mises à jour.
2) Ce que change IFC 5 : passer d’un BIM “objet” à un BIM “données & systèmes”
Pour comprendre IFC 5, il faut changer de perspective : on ne parle plus seulement d’objets “mur, dalle, gaine”, mais d’un graphe d’informations cohérent, aligné sur l’exploitation. Cela implique quatre évolutions majeures : modularité, actifs, temporalité et connexion aux systèmes métiers.
2.1 Modularité : des modèles plus légers, plus lisibles, mieux ciblés
Un des problèmes fréquents en IFC est le “fichier monolithe” : tout dans un seul export, quel que soit l’usage (coordination, DOE, FM). La modularité d’IFC 5 vise à faciliter des livrables orientés cas d’usage : par exemple, un module “structure”, un module “CVC”, un module “actifs FM”, etc.
- Produire des exports IFC par discipline et par usage (coordination vs exploitation).
- Définir une nomenclature stable : lots, zones, niveaux, systèmes (CVC, CFO/CFA, fluides).
- Limiter la géométrie au juste niveau : l’exploitation préfère une donnée fiable à une 3D “sur-détaillée”.
2.2 “Asset-centric” : la priorité aux équipements (et à leurs identifiants)
En exploitation, la question n’est pas “ce mur est-il bien modélisé”, mais “quel est cet équipement, où est-il, quel est son état, quelle maintenance, quelle criticité, quelle documentation ?”. IFC 5 renforce la capacité à structurer l’information autour de l’actif : identifiants uniques, typologies, lien vers la documentation, et cohérence des attributs.
- ID (Asset ID / Tag / code interne)
- Localisation (zone, niveau, local, repère)
- Système (CVC, hydraulique, process, électrique)
- Criticité (impact sécurité / production / confort)
- Docs (notice, fiches, schémas, DOE, PID)
- Tags non uniques ou non stables (impossible à synchroniser avec la GMAO).
- Psets non standardisés (les champs changent d’un projet à l’autre).
- Objets “génériques” pour des équipements critiques.
- Absence de lien documentaire (plans PID / isométriques / fiches).
2.3 Temporalité : gérer les états (as-designed / as-built / as-maintained)
Le grand défi du BIM d’exploitation est la “réalité mouvante” : remplacement d’équipements, modifications réseau, mises en conformité, travaux, etc. IFC 5 met davantage l’accent sur la capacité à gérer la vie du modèle : états, versions, historique et cohérence des mises à jour.
Définissez une règle simple : ce qui fait foi (nuage de points / relevé), ce qui est interprété (modèle BIM), et ce qui est déclaré (DOE). Puis tracez les hypothèses : tolérances, zones non visibles, éléments masqués, incertitudes. C’est la base d’un IFC utile sur la durée — surtout en industrie.
2.4 Connexion aux systèmes : IFC comme “référentiel” du jumeau numérique
L’ambition d’IFC 5 est aussi de rendre plus naturel le lien entre BIM et systèmes métiers : GMAO/CMMS, SIG, supervision, gestion documentaire, voire données capteurs. Le BIM devient alors un noyau structurant : une référence commune qui facilite la recherche, la navigation 3D et la cohérence des informations.
3) Workflow IFC 5 : produire un livrable vraiment exploitable (méthode terrain)
Même si vos outils ne génèrent pas encore “IFC 5” nativement, vous pouvez déjà appliquer les principes IFC 5 : moins de bruit, plus d’information utile, structure stable, traçabilité, et compatibilité exploitation. Voici une méthode robuste, orientée résultats.
Étape 1 — Définir le “contrat de données” (avant la 3D)
- Usages : coordination ? DOE ? exploitation ? jumeau numérique ?
- Périmètre : disciplines, zones, niveaux, exclusions.
- Niveau de détail : LOD/LOG/LOI attendu (et tolérances).
- Attributs minimum : ID, zone, système, statut, liens documentaires.
Étape 2 — Structurer la maquette pour l’exploitation (zones, systèmes, repères)
Un IFC exploitable est d’abord un IFC structuré. Concrètement : zones (bâtiment/atelier), niveaux, locaux, unités fonctionnelles, circuits, et systèmes. Le meilleur indicateur de maturité d’un livrable n’est pas “la beauté 3D”, mais la capacité à filtrer : “montre-moi tous les équipements du système X dans la zone Y”.
| Élément | Bonne pratique | Impact exploitation |
|---|---|---|
| Zones / locaux | Nom stable + code + hiérarchie (site > bâtiment > niveau > local) | Recherche, reporting GMAO, analyses énergie |
| Systèmes | CVC / hydraulique / process / électrique : groupements cohérents | Diagnostic, maintenance, interventions ciblées |
| Identifiants | Unicité + format standard (Tag) + règles de nommage | Synchronisation GMAO / inventaires |
| Liens documentaires | Documents associés (PID, isométriques, notices, DOE) via URL ou GED | Accès rapide terrain, conformité, réduction des temps d’arrêt |
Étape 3 — Normaliser les propriétés (et éviter l’enfer des Psets)
La plupart des projets échouent en exploitation à cause d’une cause simple : les propriétés ne sont pas comparables. Un champ “Puissance” existe, mais s’appelle “Power”, “Pwr”, “kW”, “P-kw”, etc. Résultat : aucune automatisation possible. Une approche “IFC 5-ready” consiste à définir un jeu minimum stable (noms, types, unités, valeurs autorisées) et à l’appliquer systématiquement.
- AssetTag (string) • AssetStatus (enum : Designed/Built/Maintained/OutOfService)
- SystemName (string) • ZoneCode (string) • Criticality (A/B/C)
- Manufacturer (string) • Model (string) • SerialNumber (string)
- DocURL (url) • LastInspectionDate (date) • NextMaintenance (date)
Étape 4 — Documenter le process : la donnée sans méthode ne survit pas
Un IFC exploitable n’est pas seulement un fichier : c’est un process. Pour qu’un MOA/MOE/Exploitant puisse maintenir le modèle, il faut documenter : règles de nommage, dictionnaire de données, tolérances, et mécanismes de mise à jour.
- Utilisation FARO Sphere XG : https://youtu.be/JmOhwO8YBdE
- Présentation du process BIM : https://youtu.be/0slvascgzXg?si=qN3CEyrbHuaJ-zRI
4) IFC 5 & Scan to BIM : la stratégie la plus sûre pour l’“as-built” industriel
En réhabilitation ou en industrie, le “BIM parfait” n’existe pas : il y a des zones masquées, des écarts chantier, des supports ajoutés, des réseaux modifiés. La bonne approche consiste à articuler : (1) la réalité mesurée (nuage), (2) le modèle sémantique (BIM/IFC), (3) les documents d’exploitation (PID, isométriques, DOE).
4.1 Séparer “mesure” et “interprétation”
IFC 5 encourage implicitement une logique “data-centric” : on ne sur-modélise pas, on structure. L’objectif : que l’exploitant puisse retrouver l’information fiable et prendre une décision. Une maquette légère + des liens documentaires + une navigation 3D sécurisée est souvent plus utile qu’une maquette ultra-détaillée mais inmaintenable.
4.2 Livrables recommandés (as-built) : le trio gagnant
5) QA/QC IFC : contrôle qualité, clash, traçabilité & ISO 19650 (niveau expert)
Le contrôle qualité IFC ne doit pas se limiter à “ça s’ouvre dans un viewer”. Un IFC exploitable se contrôle selon trois axes : géométrie, sémantique (classes, propriétés, relations) et intégrité (unicité, cohérence, liens). Cette logique est parfaitement alignée avec l’approche d’IFC 5.
5.1 Checklist QA/QC (à industrialiser)
- Coordonnées : unité, origine, orientation, géoréférencement si nécessaire.
- Classes IFC : objets correctement typés (pas “générique” pour des actifs critiques).
- Propriétés : dictionnaire stable, unités, valeurs autorisées, champs obligatoires.
- Unicité : AssetTag / identifiants uniques, pas de doublons.
- Relations : rattachement zones/niveaux/systèmes, cohérence des appartenances.
- Liens docs : URLs valides vers GED / DOE / PID / isométriques.
- Clash & tolérances : règles de clash adaptées au niveau de détail, et tolérances explicites.
5.2 ISO 9001 & ISO 19650 : rendre le BIM audit-proof
Une démarche qualité permet de garantir la reproductibilité des livrables et la maîtrise des risques : qui a modifié quoi, sur quelle base, avec quelles tolérances. C’est un point clé lorsque les maquettes servent à la conformité, à la maintenance, ou à des environnements industriels sensibles.
People Also Ask (Google) : questions fréquentes sur IFC 5
IFC 5 représente une évolution visant à rendre le standard plus orienté exploitation : modularité, meilleure gestion des actifs, des états et de la sémantique. L’idée clé : passer d’un BIM “fichier” à un BIM “référentiel de données” interopérable.
IFC 4.3 a renforcé l’interopérabilité, notamment sur des périmètres plus larges. IFC 5 vise une approche plus data-centric : modèles plus modulaires, propriétés mieux structurées, et une logique plus “cycle de vie” (as-built / as-maintained).
Oui, parce que l’industrie a besoin d’actifs (équipements), de systèmes (réseaux), et d’états (maintenance, conformité). Un IFC structuré et relié aux schémas (PID/isométriques) devient un support de décision pour l’exploitation et la sécurité.
En appliquant les principes : dictionnaire de données, identifiants uniques, modularité des exports, liens documentaires, et QA/QC sur sémantique + intégrité. Vous pourrez migrer plus facilement lorsque les outils seront pleinement alignés.
RVT est lié à un écosystème logiciel. IFC est un standard ouvert : meilleur pour la pérennité, l’archivage, et l’interopérabilité multi-outils. Le meilleur schéma est souvent : IFC (référentiel) + nuage de points + DOE/PID/isométriques + plateforme de consultation.
LSI Keywords (à intégrer naturellement dans vos contenus)
FAQ technique : IFC 5, interopérabilité et livrables
IFC 5 remplace-t-il IFC 4 immédiatement ?
Non : l’adoption dépend des logiciels et des projets. Le plus efficace est de produire dès maintenant des IFC “propres” (structure, propriétés stables, QA/QC) pour faciliter la transition.
Quel est le livrable minimum pour l’exploitation ?
Un IFC avec identifiants uniques + zones + systèmes + statut des actifs, accompagné des documents (DOE, PID/isométriques) et d’un accès via plateforme collaborative sécurisée.
Comment éviter les propriétés incohérentes (Psets) ?
En imposant un dictionnaire de données : noms, types, unités, champs obligatoires, valeurs autorisées. Puis en contrôlant la sémantique à chaque livraison.
IFC est-il adapté aux environnements industriels (process) ?
Oui, s’il est structuré “actifs et systèmes” : équipements identifiés, réseaux cohérents, liens vers PID/isométriques, et règles de mise à jour (as-built / as-maintained).
Quelle est la meilleure stratégie Scan to BIM pour un site existant ?
Nuage de points comme référence, BIM/IFC pour l’information exploitable, et documents d’exploitation (DOE/PID/isométriques). Le tout consultable via un viewer sécurisé.
