Comment bien travailler avec les fichiers IFC ?
IFC2x3, IFC4, Psets, LOD, clashs, CDE… Ce guide complet vous explique comment produire des fichiers IFC propres, stables et vraiment exploitables dans vos projets BIM bâtiment, industrie et patrimoine.
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Quelques questions que vos clients ou partenaires tapent dans Google :
- Qu’est-ce qu’un fichier IFC et à quoi sert-il en BIM ?
- Quelle version IFC utiliser : IFC2x3 ou IFC4 ?
- Comment exporter correctement un IFC depuis Revit ou ArchiCAD ?
- Comment vérifier la qualité d’un fichier IFC ?
- Comment associer un IFC à un nuage de points issu d’un scan 3D ?
Nous vous accompagnons sur la partie technique (Scan 3D, BIM, IFC) et sur la structuration de vos contenus pour vos pages agence, industrielles ou patrimoniales.
1. Qu’est-ce qu’un fichier IFC et pourquoi il est devenu incontournable ?
L’IFC, pour Industry Foundation Classes, est le format pivot de l’interopérabilité BIM. Il s’agit d’un format ouvert, neutre et normalisé par buildingSMART qui permet à des logiciels comme Revit, ArchiCAD, Tekla, Allplan, Navisworks, Solibri et bien d’autres de partager un même “langage” numérique.
Concrètement, un fichier IFC structure le projet selon une hiérarchie logique :
- IfcProject – le projet global ;
- IfcSite – l’implantation sur le site ;
- IfcBuilding – le bâtiment ;
- IfcBuildingStorey – les niveaux / étages ;
- IfcElement – les objets : murs, dalles, poteaux, poutres, réseaux, équipements techniques, etc.
Travailler correctement avec les fichiers IFC, c’est donc garantir que ce squelette numérique est bien structuré, enrichi avec les bonnes propriétés, et cohérent avec la réalité relevée sur le terrain (grâce aux nuages de points).
2. IFC2x3, IFC4… Quelle version utiliser dans vos projets ?
En pratique, deux grandes versions dominent les échanges de données BIM aujourd’hui : IFC2x3 et IFC4. Les deux coexistent, et le choix dépend souvent de la maturité de l’écosystème logiciel et des contraintes du projet.
2.1 IFC2x3 : le standard le plus robuste aujourd’hui
IFC2x3 reste le format le plus répandu et le plus stable. La plupart des acteurs (maîtres d’œuvre, bureaux d’études, entreprises) l’utilisent pour :
- la coordination inter-lots ;
- les échanges entre différents logiciels BIM ;
- la production de livrables DOE numériques ;
- la revue de projet multi-acteurs.
Son avantage principal : l’implémentation est bien connue, les bugs sont connus, et la compatibilité est largement éprouvée.
2.2 IFC4 / IFC4.3 : la nouvelle génération
IFC4 apporte des améliorations significatives :
- une meilleure gestion des matériaux ;
- un enrichissement des systèmes MEP ;
- des avancées importantes pour les infrastructures (routes, rails, ouvrages d’art).
Cependant, tous les éditeurs ne supportent pas encore IFC4 de la même manière. Pour certains flux complexes, on peut encore rencontrer des pertes de données ou des incohérences lors de l’import/export.
Pour un projet multi-acteurs, avec des partenaires utilisant des logiciels variés, nous recommandons généralement IFC2x3 pour la coordination. Pour des usages internes avancés ou des environnements maîtrisés, IFC4 est une excellente option, notamment pour les installations complexes et les infrastructures.
3. Préparer son modèle avant l’export : 80 % de la qualité de l’IFC
Un fichier IFC n’est jamais “meilleur” que le modèle natif dont il est issu. Avant même de penser export, il est essentiel de préparer un modèle propre, structuré et cohérent. Voici la checklist que nous utilisons au quotidien dans nos processus certifiés ISO 9001.
3.1 Structurer clairement le bâtiment et les niveaux
- Vérifier que tous les niveaux sont correctement définis (sous-sol, RDC, R+1…).
- Rattacher tous les objets au bon IfcBuildingStorey.
- Éviter les objets non classifiés (génériques) lorsque des classes dédiées existent.
3.2 Gérer les origines et les altimétries
- Définir une origine projet claire et documentée.
- Aligner l’IFC avec la référence topographique (NGF, coordonnées terrain).
- En cas de Scan 3D, s’assurer que le nuage de points et le modèle sont dans le même référentiel.
3.3 Nettoyer le modèle et réduire le bruit
- Supprimer les éléments superflus, les objets cachés non pertinents, les doublons.
- Purger familles, bibliothèques et paramètres inutilisés.
- Rationaliser les matériaux et éviter les centaines de matériaux redondants.
3.4 Soigner les Property Sets (Psets)
Les Psets sont au cœur de la valeur ajoutée d’un IFC : c’est là que se trouvent les propriétés techniques utiles aux exploitants, bureaux de contrôle et entreprises.
- Nom des objets (signifiant et stable).
- Matériaux, épaisseurs, performances (feu, acoustique, thermique…).
- Références internes, codes patrimoine, numéros d’inventaire industriel.
- Classifications (Uniclass, Omniclass, CCTP interne, etc.).
Nous analysons vos modèles Revit / ArchiCAD / Tekla, corrigeons les problèmes structurels et vous livrons une procédure IFC opérationnelle.
4. Paramétrer l’export IFC dans les logiciels BIM
Chaque logiciel BIM possède sa logique d’export IFC. L’objectif est de transformer un modèle “propriétaire” (RVT, PLN, Tekla…) en un modèle neutre, tout en préservant les informations essentielles. Voici quelques repères.
4.1 Revit
- Choisir le bon schéma d’export (IFC2x3 Coordination View, IFC4 Reference View…).
- Utiliser un fichier de mapping IFC pour affecter les catégories Revit aux classes IFC.
- Activer les jeux de propriétés personnalisés si nécessaire (propriétés métier, exploitation, maintenance).
- Appliquer un template d’export IFC standardisé dans votre charte BIM.
4.2 ArchiCAD
- Configurer des traducteurs IFC pour chaque type de destinataire (MOA, MOE, entreprise, exploitant).
- Veiller à la bonne classification des éléments dans les classes IFC.
- Adapter le niveau de détail géométrique selon les besoins (LOD de travail vs DOE).
4.3 Tekla Structures
- Exporter avec un niveau de détail adapté pour la structure acier/béton.
- Vérifier la gestion des profils, boulons, soudures selon le LOD souhaité.
- Optimiser la taille des fichiers pour conserver un IFC exploitable en coordination.
4.4 Allplan & autres solutions
- Contrôler l’interprétation des matériaux et des attributs dans l’IFC.
- Tester l’import dans un logiciel tiers (Solibri, Navisworks) avant diffusion à grande échelle.
Ne jamais transmettre un IFC “brut” sans l’avoir ouvert dans un viewer indépendant. Ce contrôle rapide permet de détecter immédiatement les décalages d’origine, les niveaux manquants ou les Psets vides.
5. Vérifier, analyser et coordonner les IFC
Une fois l’IFC exporté, commence le travail de contrôle qualité et de coordination. C’est ici que l’on transforme un simple fichier en véritable outil de pilotage de projet.
5.1 Outils de contrôle et de visualisation
- Solibri : pour les règles de contrôle, la cohérence des modèles, les clashs avancés.
- Navisworks Manage : pour la synthèse, la détection de conflits, les simulations 4D.
- BIMCollab, BIMVision : lectures IFC, échanges BCF, commentaires techniques.
- Sphere XG + United3D.tech : visualisation combinée nuages de points + IFC, idéale pour les sites industriels et le patrimoine.
5.2 Coordination BIM & BCF
La combinaison IFC + BCF est aujourd’hui la base d’un workflow BIM moderne. L’IFC transporte les objets et leur géométrie ; le BCF transporte les remarques, les captures d’écran et les positions de caméra associées à une issue.
- Remonter un clash entre réseau CVC et poutre béton.
- Signaler un problème de hauteur sous plafond dans une chambre froide.
- Marquer un équipement manquant ou mal positionné sur une ligne de production.
Grâce à United3D.tech, nous vous livrons des IFC directement consultables avec vos nuages de points, mesures en 3D, annotations et exports BCF.
6. Erreurs fréquentes avec les IFC… et comment les éviter
Certaines erreurs reviennent régulièrement lorsque l’on manipule des IFC. Les identifier à l’avance permet de gagner un temps considérable et d’éviter des itérations inutiles.
| Erreur fréquente | Conséquence | Solution recommandée |
|---|---|---|
| Origine projet mal définie | IFC très décalé, modèle difficile à exploiter, problèmes de zoom. | Définir clairement l’origine topo et l’origine projet, vérifier avant export dans un viewer. |
| Mauvais mapping catégories → classes IFC | Objets mal classifiés (murs en IfcBuildingElementProxy, équipements en générique). | Utiliser un fichier de mapping dédié, testé sur plusieurs projets, et le documenter dans la convention BIM. |
| LOD trop élevé partout | Fichier IFC extrêmement lourd, navigation lente, coordination pénible. | Adapter le LOD aux usages : LOD 200–300 pour la coordination, LOD 400–500 seulement là où nécessaire. |
| Psets incomplets ou vides | Perte de données métier pour l’exploitation et la maintenance. | Définir les Psets requis dans la convention BIM, les renseigner dans le modèle natif et vérifier après export. |
| Export IFC4 non maîtrisé | Problèmes de compatibilité avec certains outils, informations manquantes à l’import. | Valider avec tous les partenaires la version IFC cible ; privilégier IFC2x3 en cas de doute. |
7. IFC & nuages de points : le duo gagnant du Scan to BIM
Pour les projets de réhabilitation, d’extension ou de mise en conformité industrielle, le couple nuages de points + IFC est devenu incontournable. Le nuage de points capture fidèlement la réalité ; l’IFC fournit la maquette structurée, paramétrique et exploitable.
7.1 Workflow type utilisé par S3D Engineering®
- Scan laser 3D avec FARO, NavVis ou BLK selon le contexte (industrie, tertiaire, patrimoine).
- Production de nuages de points haute densité (E57, RCP, LAS).
- Modélisation BIM dans Revit / Tekla / ArchiCAD en LOD adapté (LOD 300 à 500).
- Export IFC2x3 ou IFC4 selon les besoins du projet.
- Intégration dans une plateforme collaborative type Sphere XG / United3D.tech.
7.2 Cas d’usage concrets
- Préparation d’une modernisation de ligne de production dans une usine agroalimentaire.
- Études d’implantation dans un atelier mécanique avec contraintes d’espace fortes.
- Restauration d’un site patrimonial avec relevé très haute densité et IFC LOD 500.
Nous prenons en charge la modélisation BIM et la production de fichiers IFC alignés avec vos standards (industrie, bâtiment, patrimoine).
FAQ – Bien travailler avec les fichiers IFC
📌 Conclusion & prochaine étape : faites parler vos fichiers IFC
Bien travailler avec les fichiers IFC, c’est bien plus que cocher une case “export BIM”. C’est mettre en place une stratégie globale d’interopérabilité :
- modèles sources propres et structurés,
- choix maîtrisé des versions IFC,
- paramétrage d’export documenté,
- contrôle qualité systématique dans des viewers dédiés,
- association intelligente aux nuages de points,
- et un environnement collaboratif pour exploiter ces données dans la durée.
En combinant Scan 3D haute précision, BIM LOD 300–500 et production IFC, S3D Engineering United® vous aide à faire de vos maquettes numériques de véritables jumeaux numériques opérationnels.
Parlons de votre projet (usine, bâtiment tertiaire, patrimoine, logement, infrastructure) et définissons ensemble la meilleure stratégie Scan 3D & IFC.
