🔥 BIM — Analyse, gouvernance, amélioration : transformer les problèmes en performance
Le BIM n’est pas un outil, mais un système. La clé n’est plus de produire des maquettes, mais de gouverner, sécuriser et fiabiliser la donnée tout au long du cycle de vie du bâtiment et de l’industrie.
Dans la plupart des organisations, le BIM est encore réduit à un modèle 3D ou à un format logiciel (Revit, ArchiCAD, Tekla…). En réalité, il s’agit d’un écosystème complet de données géométriques, sémantiques et documentaires, articulé autour de normes (IFC4, ISO 19650, COBie…) et de processus contractuels (BEP, conventions BIM, protocoles de livrables).
Lorsque ces éléments ne sont pas cadrés dès l’amont, le BIM devient source de friction : fichiers incompatibles, sur-modélisation, clashs tardifs, DOE inexploitable, absence de jumeau numérique fiable pour la maintenance ou l’exploitation industrielle. L’objectif de cet article est de problématiser ces blocages et de proposer des solutions techniques et organisationnelles concrètes.
- Échanges IFC incohérents ou dégradés d’un logiciel à l’autre
- Niveaux de détail (LOD) non définis, entraînant sous- ou sur-modélisation
- Nuages de points non tracés dans la chaîne documentaire → perte de traçabilité métrologique
- Absence de CDE (Common Data Environment) sécurisé, versionné et auditable
- Clashs détectés trop tard, une fois les travaux engagés
- DOE BIM livré sans structuration LOI/COBie, inutilisable pour l’exploitation
Chez S3D Engineering United®, l’approche repose sur un triptyque : scan 3D haute précision → modélisation BIM contrôlée → plateforme collaborative & jumeau numérique sécurisé.
📌 Problématiser le BIM : du symptôme projet au défaut structurel de gouvernance
Un projet BIM ne “rate” pas parce qu’un logiciel est mauvais, mais parce que la gouvernance est absente ou insuffisante. Pour passer du symptôme isolé au diagnostic global, il faut systématiquement relier le problème local à une cause systémique.
Les données BIM sont produites, mais elles ne sont ni normalisées, ni gouvernées, ni vérifiées de façon continue. Résultat : pertes d’information, incohérences, surcoûts et absence de valeur long terme.
Quelques exemples typiques rencontrés sur le terrain :
| Symptôme projet | Problème structurel sous-jacent |
| IFC importé illisible dans Tekla ou dans un viewer | Aucune charte IFC / pas de règles sur GUID, classification, mapping paramètres |
| Maquettes Revit de plusieurs Go, inutilisables sur poste standard | LOD non défini par phase, modélisation “au feeling” de chaque intervenant |
| DOE BIM livré en fin de projet mais jamais exploité | Pas de LOI ni de structure COBie → données non utilisables par l’exploitant |
| Clashs structure/VRD détectés une fois les travaux engagés | Pas de routine Navisworks / Solibri intégrée au planning et pilotée par un BIM Manager |
| Décalage entre le bâtiment existant et la maquette BIM As-Built | Pas de tolérance métrologique contractuelle ni de protocole Scan-to-BIM documenté |
On voit bien que le nœud principal n’est pas la technique, mais la gouvernance de la donnée : qui produit quoi, avec quelle précision, dans quel format, à quel moment, et avec quel niveau de validation.
🔍 Diagnostic technique BIM : observer, questionner, mesurer
Pour transformer ces problèmes en plan d’action, S3D Engineering applique une démarche de diagnostic structurée :
- Observer le cycle complet : Scan → Nuage (E57/RCP) → BIM (RVT/IFC) → Coordination → DOE → Jumeau numérique
- Questionner la maturité BIM du maître d’ouvrage, des MOE et des entreprises
- Analyser les écarts entre exigences contractuelles et livrables réels
- Mesurer les impacts : temps perdu, surcoûts, risques juridiques, non-qualité
Ce diagnostic s’appuie sur des critères techniques quantifiables : précision des nuages, complétude des attributs, conformité IFC, taux de clash résiduels, respect des LOD/LOI, continuité des identifiants objets, etc.
👉 La plateforme collaborative 3D S3D permet ensuite de centraliser les modèles,
les rapports et les documents dans un environnement unique et sécurisé, conforme aux bonnes pratiques de jumeaux numériques.
🔗
Plateforme collaborative 3D – démonstration sécurisée
🛠 Solutions techniques & organisationnelles pour un BIM maîtrisé
1️⃣ Un BEP technique et contractuel, pas seulement “cosmétique”
Le BIM Execution Plan doit passer d’un simple document PDF théorique à un référentiel opérationnel, signé par les parties, intégrant :
- LOD / LOI par phase (Esquisse, AVP, PRO, EXE, DOE)
- Typologie des modèles (architecture, structure, CVC, CFO/CFA, process industriel…)
- Charte de nommage des fichiers, des vues, des feuilles, des paramètres
- Règles d’export/import IFC (version, schéma, options de mapping)
- Procédures de clash detection (outil, fréquence, niveaux de priorité, RFI/BCF)
- Règles d’utilisation du CDE (droits, validations, archivage)
2️⃣ Un CDE (Common Data Environment) sécurisé et auditable
Le CDE devient la single source of truth. Sans lui, la multiplication des mails, WeTransfer et clés USB garantit la perte d’informations et la non-conformité. Dans l’approche S3D :
- Stockage sur cloud souverain avec traçabilité (ex : Leviia)
- Versionning des maquettes et documents, journal d’audit complet
- Rôles clairement définis : qui publie, qui valide, qui consomme
- Intégration possible avec la plateforme collaborative 3D et les viewers Web
3️⃣ Un Scan-to-BIM tolérancé, contrôlé, documenté
La numérisation 3D est le socle de la fiabilité géométrique des maquettes As-Built. Chez S3D Engineering, le processus est entièrement tracé :
- Scanner 3D statique et/ou mobile adapté au site (bâtiment, industrie, ATEX…)
- Nuages livrés en formats normalisés (E57, RCP, RCS) avec rapport de précision
- Tolérance métrologique définie au contrat (par exemple ±1,5 mm sur X mètres)
- Modélisation BIM dérivée du nuage, avec contrôle systématique des écarts
4️⃣ Un DOE BIM exploitable, prêt pour le jumeau numérique
L’objectif final n’est pas la maquette pour la maquette, mais un jumeau numérique opérationnel pour la maintenance, l’exploitation, l’extension ou la réhabilitation frugale du patrimoine.
- Structuration LOI / COBie des objets (localisation, système, maintenabilité…)
- Liens vers la documentation (fiches techniques, notices, PV, contrats)
- Exports IFC4, DWG, PDF, RVT, GLB/GLTF si besoin d’intégration temps réel
- Connexion possible avec des plateformes de GMAO / GTB
Pour les visites virtuelles métier (immobilier, industrie, patrimoine, retail),
la filiale S3D Virtual 360® propose un réseau européen de capture Matterport Pro3 et de visites interactives :
🔗 S3D Virtual 360® – réseau européen de visites virtuelles professionnelles
FAQ — Questions fréquentes sur le BIM, le Scan 3D et le jumeau numérique
En pratique, on recommande LOD200/300 pour les phases d’étude, LOD350 en exécution (coordination fine des réseaux) et LOD500 pour le DOE As-Built, surtout lorsqu’il sert de base à un jumeau numérique.
La plupart du temps, le problème vient de l’absence de charte IFC : GUID non stabilisés, classification absente, mapping propriétés non maîtrisé. Une charte IFC et des gabarits d’export/import corrigent 80 % des problèmes.
Il faut définir une tolérance contractuelle, choisir un scanner adapté, tracer le nuage (rapport d’implantation, points de contrôle) et vérifier systématiquement les écarts entre nuage et maquette.
Oui, à condition d’être structuré : sans LOI, sans attributs cohérents ni liens documentaires, la maquette reste décorative. Avec une structuration COBie et une logique systèmes/locaux, elle devient le centre de gravité du jumeau numérique.
